Andreescu sort les gros canons et triomphe en Californie

Bianca Andreescu a réussi son entrée en scène en Californie, samedi dernier (Matthew Stockman/Getty Images).


Samedi soir dernier à 23 h HE, c’était l’entrée en scène de la championne en titre du tournoi d’Indian Wells, la Canadienne Bianca Andreescu. 

Elle affrontait la toujours coriace Américaine Alison Riske — et favorite de la foule, quoi que… —, au deuxième tour. 

Bianca tentait donc de porter sa fiche à 8-0 en ces lieux « saints » du tennis mondial.


La puissante Canadienne a sorti les gros canons au cours de ce match, multipliant les coups gagnants, reprenant là où elle avait laissé au US Open face à Maria Sakkari — et oubliant la défaite crève-cœur à Chicago, le 29 septembre dernier —, un match digne des plus grandes batailles de l’histoire de ce sport. 

Mais Bianca aurait pu l’emporter plus facilement que son résultat en trois manches de 7-6, 5-7 et 6-2 ne le laisse croire. 

En effet, Andreescu a bénéficié de 17 balles de bris et elle n’en a converti que cinq. Un match de presque trois heures qui aurait pu durer la moitié du temps. Mais bon, le processus de retour se poursuit et, de toute façon, Bianca nous a habitués à de longues batailles, à des matchs dramatiques. 

Il me semble, toutefois, que ça lui ferait du bien — et à nous aussi, que c’est stressant ! — de terminer ses matchs plus rapidement. Surtout qu’elle en a souvent l’occasion. 

De la gestion de match. Savoir gérer son match. Elle en est sûrement là avec son nouveau « coach » Sven Groeneveld. Reconnaître le moment où s’en est fait de son adversaire et fermer les livres. 

Au deuxième set, Bianca aurait pu terminer le tout, mais elle a laissé Riske revenir dans le match et se bâtir du momentum. Bien sûr, ce n’était pas son intention. Je ne suis pas en train d’affirmer qu’Andreescu ne comprend pas les moments importants. Ça va plus loin que ça. Elle reconnaît tout — son intelligence tactique de tennis est très élevée —, mais elle doit transformer ces moments pour en accélérer le résultat. C’est peut-être dans sa tête que ça va se passer. Mentalement, là où elle est déjà très forte, un atout qui lui permet de s’accrocher et de dominer ses adversaires, même lorsque nous pensons qu’elle est en train de l’échapper. 

Le fameux « work in progress » dont nous parlons toujours. C’est vrai pour tous les sports, mais au tennis ça se traduit davantage. Un simple point pendant un match d’un tournoi quelconque peut changer la trajectoire globale d’une joueuse ou d’un joueur. Son chemin peut en être bonifié, son parcours amélioré, sa direction recentrée. Et Bianca travaille, travaille et travaille constamment.


J’en ai déjà fait mention dans une autre chronique, mais le service d’Andreescu s’est grandement amélioré. Celui-ci devient de plus en plus une arme presque redoutable. Pas en puissance, mais plutôt en placement, à la manière de Barty. Mais c’est tout de même puissant, je ne serais sans doute pas en mesure de retourner un de ses services aisément. Ha ha ! 

De plus, elle a retrouvé sa puissance de frappe, mais surtout sa précision et une grande partie de sa confiance de 2019. En 2019, elle n’avait peur de rien. Elle entrait dans tous les échanges, explosait dans tous ses coups. Maintenant aussi, mais parfois avec un peu plus de retenue — sans doute à cause de son historique de blessures —, avec plus d’intelligence et de maturité. Cheminement normal. 

Elle saute sur les retours de service comme jamais. C’est une prédatrice. J’adore ça ! C’est une Bianca agressive, menaçante, tout en attaque qui triomphera. Et c’est aussi une Bianca stratégique, méthodique et calculée qui progressera à nouveau vers les plus hautes sphères.

Prochain rendez-vous : Anett Kontaveit, l’Estonienne de 25 ans qui a remporté le tournoi d’Ostrava, le 26 septembre dernier. Ce sera toute une bataille !


Avez-vous vu qui joue en double ensemble ? Leylah Annie Fernandez fait la paire avec Coco Gauff à Indian Wells, cette année, elles qui viennent d’atteindre les quarts de finale. 

WOW ! Un duo de feu, il n’y a pas à dire. Qui s’attendait à ça ? Pas moi en tout cas. 

Pour ce qui est de son tournoi en simple, Fernandez a « surfé » vers les seizièmes de finale, elle qui a battu la Française Alizé Cornet en deux manches de 6-2 et 6-3. 

Elle affrontera maintenant la combattante de rue Anastasia Pavlyuchenkova, la redoutable Russe qui, selon moi — et c’est vraiment une métaphore pour exprimer à quel point je la trouve « bad ass » — pourrait être une athlète de MMA. 

Fernandez n’a qu’à bien se tenir. Mais Leylah nous a habitués à des duels difficiles où elle en est ressortie gagnante. Voyons voir…


Pour terminer, la nouvelle coqueluche de la WTA et plus récente championne du US Open, la Britannique Emma Raducanu, a baissé pavillon contre la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich, en deux manches de 6-2 et 6-4. 

On en voulait plus de la part de Raducanu, elle qui est devenue la première joueuse qualifiée de l’histoire à remporter un Grand Chelem, en septembre dernier, et ce, sans perdre une manche.

Et c’est ça qu’il faut retenir. L’adversité dans les rangs professionnels, Emma ne connaît pas. Elle a dû y faire face mercredi dernier. C’est nouveau et elle n’a pas de sensation en pareilles circonstances. De plus, Emma est déjà championne Grand Chelem. Comme si son cheminement allait trop vite. Patience, elle n’a que 18 ans. Elle est loin d’être un feu de paille. 

Le talent est là, l’intelligence aussi et l’éthique de travail ne fait aucun doute. Emma triomphera. Elle doit retourner en classe, ressortir ses livres, reprendre des notes, mais elle triomphera.

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