La grande Venus était sous les projecteurs du Ashe Stadium

À la suite d'un incroyable échange, Venus Williams célèbre avec intensité (Getty Images).


Par Eric D’Alo 

Le dernier Grand Chelem de la saison 2025 prenait son envol dimanche dernier, alors que les joueuses de la WTA et les joueurs de l’ATP foulaient les terrains du USTA Billie Jean King National Tennis Center de Flushing Meadows avec en tête de mettre la main sur le précieux trophée. 

Votre humble serviteur, arborant short jogging et t-shirt lousse, était bien sûr sur son divan Structube pour voir le tout s’amorcer sous ses yeux. 

Lundi soir vers les 19 heures, une légende débarquait dans la grosse pomme. Venus Williams. Qui ça vous dites ?

Eh bien voici… 

Sœur aînée d’une certaine Serena Williams, elle a amorcé sa carrière sur le circuit de la WTA à l’âge de 14 ans au tournoi d’Oakland où elle perd en 2e ronde face à la favorite du moment Arantxa Sánchez Vicario. Rappelons-nous qu’elle lui avait pris une manche, faisant écarquiller les yeux de tout le monde au passage. 

Trois ans plus tard, elle participe à sa première finale de Grand Chelem — au US Open, de surcroît —, mais perd face à Martina Hingis. 

Pendant la semaine du 25 février 2002, elle devient numéro 1 au monde et le demeurera pour 11 semaines consécutives. 

Elle a remporté sept tournois du Grand Chelem en simple — cinq Wimbledon et deux US Open —, en plus de remporter une médaille d’or en simple aux Olympiques de Sydney et trois médailles d’or en double avec sa sœur à Sydney, Pékin et Londres. 

Une statistique intéressante… Les sœurs Williams ont une fiche de 14-0 en double, au US Open. Pas mal ! 

Plus discrète que Serena, elle lui aura tout de même ouvert la voie. La reine Serena le dit elle-même et je paraphrase : « Sans Venus, il n’y aurait pas eu de Serena ». 

Dans les années 2000, Venus a dominé le circuit de la WTA avec sa puissance légendaire, et ce, dans tous ses coups. C’était à l’époque du jamais vue chez les dames. Des as à profusion, des coups gagnants à la pelleté, des volées brossées et une couverture de terrain phénoménale. Parce qu’elle n’était pas que puissante, elle était aussi très rapide.


Cela faisait deux ans que Venus n’était pas retournée au US Open. 

Tout au long de sa carrière, elle a toujours dû vivre avec beaucoup de blessures et aussi, depuis 2011, avec le syndrome de Gougerot-Sjögren. 

Maintenant âgée de 45 ans, elle participait lundi soir à son quatrième match seulement en 2025. 

582e au monde, Venus a reçu un laissez-passer pour le US Open. Et avec raison, c’est une légende vivante, elle qui a fait faire des bonds de géant à son sport, tant sur le terrain qu’à l’extérieur de celui-ci. 

Pour l’occasion, le Ashe Stadium, plus grande scène de tennis au monde, était bondé. Et Venus y affrontait la 11e tête de série Karolína Muchová. Pas de tout repos. 

En effet, Muchová est peut-être la joueuse la plus complète du circuit. Comme le dit si bien la grande Chris Evert — maintenant analyste à ESPN depuis des lunes —, sa plus grande force c’est qu’elle n’a pas de faiblesses.


À quoi devions-nous nous attendre ? Qu’est-ce que Venus allait nous offrir ? C’était une belle énigme. Et pour nous et pour son adversaire. 

Venus a un immense talent, mais à 45 ans, à son quatrième match de l’année… Nous étions en droit de nous demander si elle ne ferait que passer.

Mais ce n’était pas grave ! Dans mon salon, j’espérais qu’elle livre une belle bataille. Et c’est ce qu’elle a fait. 

Des as et des coups gagnants à plus de 100 miles à l’heure, des échanges lourds et ardus, des yeux remplis de feu et des « Come On ! » à la fin de plusieurs points, la grande dame du tennis ne faisait pas que se promener sur le court. Oh non ! Elle la voulait la victoire. 

Elle s’est finalement inclinée en trois manches de 6-3, 2-6 et 6-1, sous les applaudissements à tout rompre du public assis sur le bout de son siège. Et moi, sur le bout de mon coussin, petit bol de chips Ruffles assaisonnées sur la table et verre d'eau, parce qu'il faut bien rester hydraté. 

Venus a tellement bien joué que, sérieusement, si elle enchaîne les matchs dans un avenir rapproché, elle pourrait encore faire quelques dommages sur les courts. 

Parce qu’elle a besoin de matchs, pour retrouver sa forme sur le terrain, pour reprendre du rythme. 

La clé pour Muchová était de la faire bouger de gauche à droite, de l’avant vers l’arrière. Si Venus recevait la balle sans devoir être en course, elle retournait un boulet précis dans les coins. 

Disons que Muchová a eu chaud. Quel premier match difficile pour amorcer son séjour à New York ! Elle s’en est tout de même sortie. 

Reverrons-nous Mme Williams d’ici la fin de l’année ? Je paris que oui. De toute façon, elle n’envisage toujours pas la retraite. 

Pour la suite, voyons voir ce que nous réserve cette quinzaine new-yorkaise.

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