Comme dirait Yvan Ponton


Andre Agassi, dans les années 1990 (Bongarts/Getty Images).


Comme dirait Yvan Ponton : « Mon doux ! »

Mon doux ! Ça fait longtemps. Un an et demi. Un an et demi à vous faire languir. Un an et demi sans vous donner de mes nouvelles. À vous, mes quatre lecteurs et lectrices. 

Il s’en est passé des choses depuis ce temps. 


Alors, ma bien aimée épouse et moi-même sommes allé-es à Londres en juillet 2024. Mais à Wimbledon ? Pas du tout ! The Queue, The Queue! 

Franchement, ces Anglais me font rire avec leurs traditions coulées dans le béton. Ça a toujours fonctionné comme ça. On ne change rien. Ça fait partie de l’expérience.

Ouf ! 

Il faut attendre des heures et des heures pour peut-être faire son entrée au All England Club. Lieu mythique pour friands de tennis, certes, mais ô combien laborieux d’exécution pour passer les tourniquets. 

Et pour peut-être ne pas les passer… 

Bref, nous avons décidé de passer… notre tour. On aime ça le tennis. L’expérience aurait été extraordinaire, mais perdre une journée, peut-être deux, pour fouler le sol de ce temple vêtu de blanc ? Non merci. Il y avait de toute façon tant de choses à voir… et à boire. 
 
Bouchard célèbre pendant son match contre Emiliana Arango, à Montréal (La Presse canadienne/Christophe Katsarov).

Maintenant, cette saison 2025 de raquette. Et je ne parle pas de ce sport à la raquette rétrécie. Vous savez ? Celui qui malheureusement se pratique de plus en plus ? Avec des palettes de plages, sur des terrains de tennis transformés en aberrants petits courts ? 

Nenon, le tennis, vive le tennis ! 

Sinner et Sabalenka font la loi dans le classement. Djokovic s’accroche, mais joue de moins en moins. Il se garde au frais pour espérer remporter son 25e tournoi du Grand Chelem. 

Novak, sérieusement, ça suffit… 

À Montréal, nous avons pu assister à la montée en flèche de la jeune sensation canadienne Victoria Mboko. L’Omnium Banque Nationale, j’y suis allé quatre fois cette année. Quatre fois à ne pas entendre les âneries de TVA Sports – soupir de soulagement. Commentaires insipides et analyses vides en moins, j’ai pu voir les meilleures raquettes mondiales à l’œuvre. 

Eugénie Bouchard disputait son dernier tournoi, elle qui avait décidé de quitter le noble sport du tennis. Et elle nous réservait de solides performances pour conclure sa belle carrière… sur les réseaux sociaux. Elle était facile, je l’avoue. 

Bouchard en a fait rêver plus d’une. Nous n’aurions peut-être pas les Andreescu ni les Fernandez si elle n’avait pas ouvert les portes du tennis à toutes ces filles admiratives. 

Elle aura donc duré presque deux rondes. Battant tout d’abord la jeune Colombienne Emiliana Arango en trois solides manches pour ensuite faire vibrer le public montréalais pour une dernière fois face à la Suissesse Belinda Bencic, en trois manches également. 

Un bel hommage par la suite sur le central, avec petit cadre, rétrospective de sa carrière, qu’elle accrochera — et oubliera — dans le chalet familial. 

Comme le dit chaque année le père d’un ami : « C’est vraiment un bel événement ! » 

La Canadienne Victoria Mboko, lorsqu'elle a remporté le tournoi de Montréal en 2025 (La Presse canadienne).

Mais Vicky, Vicky ! Oh là là Vicky ! Elle l’a remporté ce tournoi. À Montréal, devant une foule en délire. Une foule qui, la plupart du temps, se sentait dans son salon, « câllant » les « OUT » à tue-tête et applaudissant les fautes de la pauvre Naomi Osaka qui, disons-le, a pété une coche intérieurement au milieu de la deuxième manche pour des raisons qui lui appartiennent. 

Malgré une finale où on s’échangeait trop souvent les bris de service, Victoria Mboko l’a finalement emporté en trois manches devant une foule qui, depuis les salves tarifaires du gros « Cheetos » du Sud, est teeeeeeeellement canadienne. 

La nation est en santé ! Eh là là… 

Il fait chaud à Cincinnati 


Alors que, dans ses installations désuètes d’une autre époque — disons le Moyen-Âge, afin de ne pas trop exagérer —, le tournoi de Montréal prenait fin, le tournoi plus que centenaire de l’Ohio s’amorçait.

Et dans la chaleur torride. 

En effet, les joueurs et les joueuses étalent leurs entrailles — littéralement — sur les terrains d’un bleu de grands dollars. Américains, de surcroît. 

260 millions $. Tiens, toi, stade IGA ! Tiens, toi, Omnium canadien ! 

Bien sûr, bien sûr, bien sûr, le « Think Big » des États-Unis est souvent démesuré. Mais force est de constater que nos voisins du sud comprennent ce qu’est un tournoi majeur. 

Rappelons que l’Omnium canadien fait partie d’une liste de neuf tournois majeurs. Après ces tournois, ce sont les quatre Grands Chelems. 

Lorsque nous voyons ce qu’a fait l’organisation de Cincinnati, le tournoi bien de chez nous est vraiment un parent pauvre des ligues majeures. Bien de chez nous, malheureusement… 

Mais bon, Félix va bien, lui qui est en quart de finale. Il joue cependant contre le grand Sinner jeudi après-midi. Bien l’impression que son parcours s’arrêtera là. 

J’ai lu dernièrement qu’au début de la collaboration de FAA avec le fameux Toni Nadal, l’Oncle Toni lui aurait demandé quel était son objectif. Félix de répondre : « Devenir numéro un mondial. » 

- Veux-tu que je te dise ce que tu veux entendre ou ce que je pense vraiment ? 
- Ce que tu penses vraiment. 
- Eh bien, pour le moment, je ne te vois pas battre le top-5 mondial. 

Ouch ! Nous étions à ce moment, un peu après la pandémie. 

Est-ce que ça a changé ? Je ne crois pas. Il est excellent Félix, mais en Coupe Davis et aux Olympiques. Sur le circuit de l’ATP ? Il est très bon. 

Il peut surprendre contre Sinner. Auger-Aliassime l’a battu deux fois en 2022, dont une fois à Cincinnati. 

Mais la grande carotte italienne est maintenant le roi du tennis. Félix devra sortir ses gros biceps.


Vicky, elle, sera du US Open, vêtue de ses habits de tête de série. Incroyable, mais vrai ! 

À la suite de son improbable victoire à Montréal, son équipe a décidé de prendre une pause. Sage décision. Elle est tellement jeune, rien ne sert de se brûler. 

Et Bianca qui est encore blessée, mais ça, ce sera pour un autre papier. 

Comme dirait Yvan Ponton : « Allez, ciao ! »

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