Jasmine Paolini célèbre la fin d'un échange spectaculaire au cours de la finale de l'Open de Cincinnati (Getty Images).
Par Eric D’Alo
Pendant que Trump tente de comprendre qu’il était finalement impossible de régler le conflit en Ukraine en 24 petites heures. Pendant que le tandem AOC/Sanders poursuit sa contre-attaque aux États-Unis face aux politiques républicaines dévastatrices. Pendant que Gaza disparaît toujours un peu plus chaque jour. Et, plus près de chez nous, pendant que Geneviève Guilbault tente de se mettre à l’abri de la tempête du fiasco SAAQclic… 
Eh bien quoi ? Eh bien le tournoi de Cincinnati, lui, se terminait avec deux belles finales de l’ATP et de la WTA. Sinner c. Alcaraz et Swiatek c. Paolini. 
Oui, oui, le monde brûle, mais merde, on peut se perdre un peu dans le magnifique sport du tennis. C'est une question de santé mentale. 
Les hommes amorçaient le bal du… lundi… Oui, bizarre, mais bon. Cette finale commençait à 15 h HE. Et votre humble serviteur était prêt, manette de télévision en main, syntonisant TSN, à vivre un grand moment. 
Parenthèse, je suis travailleur autonome, alors, oui, j’ai le temps de faire ce genre de truc, un lundi, à 15 h. 
Rappelons que Sinner et Alcaraz nous ont fait vivre de grands moments de tennis — et de télé – au cours des deux dernières finales de Grand Chelem. 
La finale de Roland-Garros a été un affrontement épique de 5 heures et 29 minutes. Cinq manches de pur bonheur pour moi, assis sur mon fauteuil Structube, m’effondrant d’admiration à la conclusion de chaque point. Non, mais quel match ! Alcaraz l’a finalement emporté, devant une foule parisienne en délire, se rappelant les 14 triomphes du dieu Rafa de la terre battue. 
Par la suite, un mois plus tard, ce fut le théâtre de pelouse de Wimbledon qui a vu ces deux protagonistes de la nouvelle ère du tennis masculin en venir, encore une fois, aux prises. Cette fois-ci, Sinner a eu le dessus, privant Carlitos d’un troisième titre d’affilée au All England Club. 
Nous étions en droit de nous attendre à une finale musclée à Cincinnati, une semaine avant le US Open. 
J’étais donc assis sur mon divan, excité à l’idée d’assister à un autre moment d’histoire tennistique. Pour l’occasion, je terminais le magnifique gâteau de fête de ma dernière fin de semaine. De la pâtisserie Alati-Caserta, je vous la conseille fortement. 
Crème pâtissière et petits fruits, les numéros un et deux arrivèrent sur le terrain, s’échauffèrent et partirent le bal. 
Alcaraz brise le service de Sinner d’entrée de jeu, à 0 de surcroît. Carlitos remporte les quatre jeux suivants. Il mène déjà 5-0 contre la machine italienne en à peine 25 minutes. 
Quelque chose clochait… Sinner titubait entre chaque point, lui qui voulait terminer les échanges très rapidement. Alcaraz restait somme toute concentré et exécutait son plan de match à merveille. Le spectacle n’était pas ce à quoi nous nous attendions. 
À 5-0, au changement de côté, Sinner demande un temps d’arrêt médical et, à la suite de celui-ci, déclare forfait, bien malgré lui. Un malaise qui avait commencé à se développer la veille de sa finale. Par la suite, il a tout de même rassuré tout le monde en confirmant sa présence à New York, le 24 août prochain. 
Alcaraz a donc soulevé le trophée bien modestement, remportant ainsi un septième Masters 1000.
La Polonaise Iga Swiatek et l’Italienne Jasmine Paolini croisaient le fer sur le « P & G Center Court » du Lindner Family Tennis Center de Cincinnati. 
D’un côté, Iga faisait un retour en finale d’un tournoi majeur, elle qui s’est montrée plus humaine ces derniers mois, cumulant de durs revers face à toute sorte de joueuses. De l’autre, Jasmine, ayant vécu une sortie rapide à Montréal contre une étrange joueuse japonaise du nom de Aoi Ito, tentait de triompher à nouveau. 
Une joueuse tout en attaque contre une joueuse tout en contre-attaque. Intéressant duel en perspective. 
Jasmine Paolini, du haut de ses 5 pieds et quatre pouces, est reconnue comme une athlète qui ne lâche jamais, qui se bat jusqu’à la dernière balle, et ce, peu importe le pointage au tableau. 
Iga Swiatek, ancienne numéro un mondial et gagnante de six tournois du Grand Chelem (4 Roland-Garros, 1 US Open et 1 Wimbledon), est une joueuse assidue, sérieuse, acharnée et extrêmement concentrée qui multiplie les coups gagnants et qui est toujours prête à vous assommer avec son coup droit nadalesque et son impressionnant jeu de pieds. 
En effet, les ajustements d’Iga, à chaque coup, sont incroyables. La prochaine fois que vous regarderez un de ses matchs, écoutez le bruit de ses souliers sur le terrain. C’est une vraie symphonie de « scouick » de caoutchouc. Le tennis est un jeu de jambes, de pieds et d’anticipation, rappelons-le. 
Bref, nous avons eu droit à un super duel entre ces deux femmes extraordinaires. Iga l’a emporté par la marque de 7-5 et 6-4, mais non sans difficulté. 
Paolini a tout de même eu 10 chances de briser la Polonaise, ne concrétisant que quatre de celles-ci. On peut donc dire que c’est l’histoire du match.
Ça a longtemps été mon Grand Chelem préféré. Je ne sais pas pourquoi exactement. Peut-être parce que Andre Agassi se rendait souvent loin à New York. Peut-être à cause des matchs de soirée, sous les projecteurs mouvementés de la grosse pomme. Peut-être parce que je rêvais de le remporter, à un jeune âge… Qui sait ? 
Peu importe, ce tournoi est toujours spectaculaire et imprévisible. Le Arthur Ashe Stadium est la plus grande arène de tennis au monde, avec tout près de 24 000 places. 
Il ne faut surtout pas oublier les bières à 15 dollars, les guédilles au homard à 30 dollars et les fameuses frites quadrillées à 12 dollars… US. À peu près 30 $, 60 $ et 24 $. La démesure états-unienne à son meilleur. 
Mais j’y suis allé en 2023 et… j’ai capoté ! Ha ha ! J’avais soudainement 12 ans devant cette Mecque du tennis mondial. 
Qui soulèvera le trophée cette année ? Je vous reviendrai. 
En attendant, je vais aller me faire un autre café et écouter le balado d’Andy Roddick. 

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