Beaucoup d’amour pour le tennis de la WTA

La Tunisienne Ons Jabeur marque l'histoire du tennis arabe (Getty Images).


Bien que je renoue graduellement avec le tennis de l’ATP, le tennis de la WTA me passionne davantage.

Je vous entends de loin : « Bon… Un gars qui aime regarder des filles jouer au tennis… Pourquoi ? Pour les jupes courtes ? » 

Très réducteur comme commentaire. Comme si le sport féminin n’était que pour agrémenter l’imagination des hommes hétérosexuels. 

Il faut sortir de ce paradigme. 

Détrompez-vous, elles sont belles ces joueuses… Des athlètes incroyables, aux prouesses physiques époustouflantes et aux personnalités ultras attachantes et séduisantes. 

Des femmes puissantes, quoi demander de mieux ? 

De plus, les hommes qui aiment la WTA semblent générer un effet positif, du moins pour cette blogueuse au nom très original : TheTennisSlut. 



Alors, quelques drapeaux verts et un peu de « sex appeal » plus tard, je réitère mon amour pour la WTA. 

Je l’ai déjà écrit dans ce blogue, j’ai renoué avec le tennis en 2019, à travers la WTA, à travers le jeu de Bianca Andreescu, cette athlète résiliente et batailleuse. 

La WTA, ce n’est pas seulement une association de tennis professionnelle, ce n’est pas seulement la seule organisation sportive permettant aux femmes de pratiquer leur sport et d’avoir la possibilité d’être millionnaires, c’est le symbole et le véhicule d’un combat, celui de l’égalité des hommes et des femmes  et de toutes les égalités.

Billie Jean King et sa bande ont décidé de risquer leurs carrières afin de mettre la WTA sur pied dans les années 1970. Sous les rires et la méfiance de certains joueurs de l’ATP qui n’y croyaient pas. 

De ces doutes et de ces moqueries, ces messieurs ont dû avouer avoir eu tort. La WTA est tellement populaire de nos jours et elle attire les foules. De plus, et il y a encore du chemin à faire, la WTA a permis d’égaler certaines bourses à celles de l’ATP, et ce, pour les mêmes tournois. 

Imaginez ça… En 2022, l’Omnium Banque Nationale n’offre pas les mêmes bourses aux gagnantes et aux gagnants. Ce n’est pas nécessairement la faute du tournoi, mais de la structure politique, des statuts des organisations, etc. Bref, ça prendra de la volonté politique pour rectifier le tir. 

Ce sont des informations tirées des conversations à TVA Sports pendant la semaine des tournois à Montréal et à Toronto. Et c’est sûrement comme ça dans d’autres Masters 1000 à travers le monde.


Depuis la nuit des temps, les femmes ont souvent été traitées comme des personnes de seconde zone. Et pour les femmes racisées et autochtones, c’est encore pire. 

Les organisations comme la WTA permettent aux femmes de se rallier, d’utiliser la force du nombre, elles donnent confiance, créent des occasions favorables et des tremplins. 

Et la WTA permet également de créer des icônes féminines. Pour les autres femmes, pour les plus jeunes femmes, pour la relève. 

La grande Serena Williams en est un bel exemple contemporain. 

Cette légende vivante n’a pas seulement remporté 23 titres Grands Chelems en carrière. Elle a également réveillé quelques endormi-es. 

À la suite de l’accouchement de sa fille, Williams a bien sûr pris une pause. C’est normal, non ? Alors pourquoi son classement en a-t-il pris un coup ? 

En effet, Serena Williams a dégringolé du classement de la WTA et s’est retrouvée dans les bas-fonds de celui-ci. 

Pourquoi une joueuse devrait-elle être pénalisée pour avoir donné la vie ? Elle n’était pas blessée, elle a accouché. 

Serena a alors pris la parole afin de dénoncer cette situation. Est alors apparu le classement protégé. L’assurance de revenir au travail et de garder le même poste, avec les mêmes conditions qu’avant. 

Et voilà ! Une avancée. 

Il y a une tonne d’autres exemples comme ça.


En gros, la WTA, ça réveille le monde, du moins, elle contribue à son réveil. 

Et les hommes doivent suivre la parade. 

Il y a Andy Murray qui le fait, dénonçant tout ce qu’il peut dénoncer, demandant à Amélie Mauresmo d’être son entraîneur à un certain moment, répliquant à un journaliste en conférence de presse qu’il ne faudrait pas oublier les exploits de Serena Williams — la plus grande, hommes et femmes confondu-es — et de ne pas seulement parler de ceux du « Big Three » — Federer, Nadal, Djokovic. 

Voilà pourquoi j’ai beaucoup d’amour pour la WTA. Elle a contribué à ma sensibilisation aux combats pour l’égalité, et ce, sur le terrain et hors de celui-ci. 

Lorsque je vois des joueuses s’amener sur les courts, je sens toujours qu’une page d’histoire s’écrit ou pourrait s’écrire. 

La première femme noire, la première femme arabe, la première femme voilée… 

Elles sont belles, elles sont fortes, elles sont résilientes… Elles sont des combattantes.

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