Par Eric D'Alo
La première semaine des Internationaux d’Australie est chose du passé et il y a beaucoup à raconter. Des têtes de séries sont tombées et d’autres ont avancé. Des athlètes ont surpris, d’autres ont déçu. La pluie et le beau temps au Melbourne Park. 
Après 16 mois d’inaction, la Canadienne Bianca Andreescu était de retour. Le premier tour a été une bataille qu’elle a remportée, mais Bianca n’a pas quitté le bloc de départ à temps lors du deuxième. Elle s’est fait briser d’entrée de jeu par la ruse de la surprenante Taïwanaise Hsieh Su-wei, numéro un mondial en double et le cauchemar de plusieurs joueuses en simple. 
En effet, Hsieh en a fait baver des joueuses tout au long de sa carrière. Cette athlète ingénue n’a pas l’air de frapper la balle, avec son coup droit et son revers à deux mains. Elle est petite, menue, mais possède un talent indéniable. Les angles n’ont pas de secret pour elle, plaçant la balle où elle veut sur le terrain.
Hsieh Su-wei en pleine défense sur le terrain des Internationaux d'Australie (Crédit photo : Paul Crock/AFP/Getty Images).
Bianca jouait contre un mur. La balle revenait toujours. Frustrant. Et elle revenait en coups de qualités, en coups gagnants. Andreescu est en forme, mais sa forme de match après presque un an et demi de pause n’est pas encore à point. Et la Taïwanaise le savait, elle qui la faisait courir à droite et à gauche, en avant et en arrière. 
Bref, 6-3 et 6-2 et Bianca était sortie du tableau. 
C’était émotif, autant pour elle que pour ses partisans. J’avais oublié à quel point il était difficile de regarder une athlète que l’on admire jouer. Surtout lorsqu’elle perd. Bianca avait déjà battu Hsieh à Auckland en Nouvelle-Zélande en 2019, mais à Melbourne en 2021, c’était l’affaire de l’athlète de 35 ans, qui affrontera maintenant Naomi Osaka en quart de finale. C’est le meilleur résultat de Hsieh en Grand Chelem. Voyons voir ce qu’elle fera. 
Félix Auger-Aliassime avait le feu dans les yeux à Melbourne. 
Dans le titre de mon article, j’aurais aimé écrire : « Félix le conquérant ». Parce qu’il l’a été tout au long de la semaine, surtout contre son compatriote Denis Shapovalov au troisième tour. Une victoire décisive en trois manches de 7-5, 7-5 et 6-3.
Il y a deux semaines, j’écrivais sur ce blogue qu’il manquait l’instinct du tueur dans le jeu de Félix — « killer instinct ». Mais en Australie, il l’avait. Il était dominant, il servait des as à la pelletée, il produisait des coups gagnants sans gâcher le tout avec des fautes directes et son attitude était celle d’un guerrier, d’un conquérant, avec le feu dans les yeux. 
Mais contre Aslan Karatsev dimanche matin, ce Russe issu des qualifications et qui connaît un tournoi de rêve, lui qui a éliminé Diego Schwartzman en trois manches de 6-3 au troisième tour, c’était une autre histoire. 
Félix était sur le chemin de la victoire, menant deux manches à zéro. Il n’était pas à la ligne d’arrivée, lui qui devait remporter une autre manche pour passer au tour suivant, mais il pouvait la voir cette bannière victorieuse. Toutefois, il a trébuché, perdant les trois manches suivantes et s’inclinant au terme d’un long marathon. 
Il faut tout de même donner le crédit à Karatsev. Il a été fumant, lui qui a malmené Auger-Aliassime jusqu’à la victoire. 
Malgré la défaite, c’est positif pour Félix. L’attitude dominante était là. Enfin ! Il devra se souvenir de ces sensations pour la suite des choses. Ce sera certes intéressant à regarder. 
Passons maintenant à la légende Serena Williams, en quête d’un 24e titre Grand Chelem. La tigresse américaine a tout fait tomber sur son passage pour atteindre les quarts de finale, elle qui affrontera Simona Halep demain. Notons que Halep a pris sa revanche contre Iga Swiatek. La jeune Polonaise l’avait surpris 6-1 et 6-2 à Paris l’an dernier. Mais la Roumaine ne s’en est pas laisser imposer à Melbourne, l’emportant 3-6, 6-1 et 6-4. 
Revenons à Serena. L’États-uniennes de 39 ans a eu maille à partir contre Anastasia Potapova jeudi, mais elle s’est ajustée, l’emportant 7-6 et 6-2. Pas son plus grand match, mais les championnes trouvent toujours le moyen de gagner, même quand leur jeu n’est pas à point. 
En huitième de finale, elle affrontait celle qui se fait surnommer « Warrior Princess » sur le circuit, par les autres joueuses. En effet, la Biélorusse Aryna Sabalenka est une bête féroce, à l’image du tatouage de tigre sur son bras. Chacun de ses coups est un cri de guerre et ses larges épaules musclées lui donnent la force d’une guerrière Amazone. 
Mais la jeune combattante affrontait la « Warrior Queen » et elle a dû s’agenouiller devant sa suprématie. Quel match ! Pas tant de finesse que de la puissance… Des services à 200 km/h, des revers et des coups droits le long de la ligne, en croisé court et SMASH, le point était terminé. De la haute voltige, mais au terme de cette guerre sans merci, Serena a triomphé. 
Sinon, les maux de dos n’ont pas l’air d’incommoder Rafael Nadal, lui qui affrontera l’Italien Fabio Fognini, ce soir, heure du Québec. Et que dire de Novak Djokovic ? Il y avait des ouï-dire comme quoi il était blessé. Peut-être, mais il a éliminé le Canadien Milos Raonic pour atteindre les quarts de finale contre Alexander Zverev. 
La plus grande déception de la dernière semaine a été la sortie hâtive de la championne en titre Sofia Kenin au deuxième tour. Elle a perdu contre une certaine Kaia Kanepi, une Estonienne non classée qui a connu un tournoi impressionnant. 
Alors, quand je vous disais que la logique n’était pas toujours respectée au cours d’un Grand Chelem, ce n’était pas des mensonges. Le chemin est difficile jusqu’au trophée. 
Maintenant, place à la deuxième semaine !      
          





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