US Open : Auger-Aliassime et Fernandez rugissent et se retrouvent en quart de finale

Félix Auger-Aliassime remporte son match face à Frances Tiafoe et se qualifie pour les quarts de finale au US Open 2021 (Getty Images/Matthew Stockman).


Je me reconnais dans le US Open. 

Fin de l’été. L’humidité laisse peu à peu la place à une brise rafraîchissante. De plus en plus, on se couvre, au lieu de se dénuder. 

Il y a quelque chose de brut dans ce tournoi du Grand Chelem. De lousse. Sans cérémonie. 

Le public est parfois irrévérencieux, parfois respectueux. Mais il connaît son tennis. Il reconnaît les grands moments. 

Les terrains sont rapides, durs, ne donnent pas de chance à la demi-mesure. C’est tout ou rien. C’est nord-américain. Pas américain, mais bien, nord-américain. Avec toute la complexité de ce coin du monde. 

Je me reconnais également dans Hélène et Yvan. Vous savez ? Pelletier et Ponton ? Je me reconnais dans leurs commentaires, leurs analyses, leurs histoires. 

Il et elle sont passionné.e.s de tennis. Ce sont des « geeks », des « nerds » de ce sport. Il et elle en mangent et peuvent en parler pendant des heures et des heures, sans jamais se fatiguer. 

Je me reconnais là-dedans et ça me fait du bien de les écouter. Ça me réconforte, je me sens dans la « gang ». 

Hélène et Yvan sont des créateurs de beaux moments, des poètes de l’analyse. Chaque fois, c’est une dissertation de tennis et j’adore ça. Je me sens moins seul. La solitude du joueur et de la joueuse. Le grand terrain, la raquette, la balle et la pression. 

Une œuvre d’art. 

Et dimanche soir, les artistes étaient légion à New York.

 

Le Québécois Félix Auger-Aliassime affrontait l’Américain et favori de la foule Frances Tiafoe. 

Le Arthur-Ashe Stadium était rempli à craquer, le grondement de la foule était palpable. Les spectateurs et les spectatrices étaient prêt.e.s à rugir aux moindres coups gagnants de Tiafoe.

Félix était bel et bien seul. 

Mais le rugissement le plus fort est venu du côté d’Auger-Aliassime. La première manche a vu l’Américain briser le Québécois d’entrée de jeu. Par la suite, Félix a eu une douzaine de chances de briser à son tour, mais en vain. 6-4 Tiafoe. Félix était tout près, mais pas tout à fait arrivé. 

Les trois autres manches ont été une vraie bagarre de rue et Félix s’est chargé de la mener haut la main. 6-2, 7-6 et 6-4. Et hop! En quart de finale. 

Auger-Aliassime a été le maître de sa destinée. Tout au long du match, c’est lui qui dictait l’allure du duel. Même lorsqu’il perdait le point, nous sentions que c’était lui qui faisait bien paraître Frances. Que c’était lui qui avait le pouvoir de faire basculer les choses d’un côté ou de l’autre.

Maintenant, il se retrouve devant la jeune sensation espagnole de 18 ans Carlos Alcaraz. Un jeune Nadal, mais vraiment un jeune Alcaraz. Sûrement inspiré de Rafa, il a sa propre personnalité de joueur. Il est positif dans son jeu. Il perd la première manche ? Aucun problème, il revient en force au cours de la deuxième. Il puise toujours plus profondément. 

Mardi, la table sera mise pour un duel électrisant entre Auger-Aliassime et Alcaraz. Ne manquez pas ça!

 

Et que dire de Leylah Annie Fernandez ? Cette Lavalloise incroyable ! 

Face à Angélique Kerber, elle n’a pas bronché. Elle a été grande. Elle a été magnifique. Elle a été conquérante. 

Leylah a perdu la première manche, certes, mais avec panache. C’était 4-4, jusqu’à ce que Kerber la brise. Comme contre Osaka. 5-5, jusqu’à ce que la Japonaise brise et remporte le set.

Pas grave. La dynamo québécoise n’avait pas dit son dernier mot, elle qui est allée chercher la deuxième manche au bris d’égalité par la marque de 7-5. 

Troisième manche, maintenant. 

Fernandez était dans la tête de Kerber, comme elle a été dans la tête d’Osaka. 

La Padawan a surpassé la Jedi. Le duel miroir a penché du côté de Leylah. 

Kerber doit se demander ce que ces jeunes sensations canadiennes ont contre elle. On se rappellera sa défaite en finale du tournoi d’Indian Wells, là où Bianca Andreescu avait mis la main sur le titre en 2019.

 

Maintenant, Fernandez devra affronter l’Ukrainienne Elina Svitolina, une joueuse en mission, depuis sa récolte en bronze aux Jeux olympiques de Tokyo. 

Svitolina a battu la redoutable Simona Halep en huitièmes de finale. Deux manches de 6-3.

Leylah affrontera une joueuse puissante. Elle devra l’utiliser à son avantage, comme elle l’a fait face à Osaka. Ce ne sera pas de tout repos. Selon plusieurs, Svitolina est la joueuse la plus talentueuse de la WTA — avec Karolina Pliskova — à ne pas avoir de titre Grand Chelem. 

Mais à la suite de ses deux dernières performances, nous sommes en droit de croire que Leylah peut battre n’importe qui.

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