Quand je vous disais qu’il fallait la surveiller !

Iga Swiatek, à Adélaïde, en Australie, en 2021 (Twitter/AusOpen).


Pardonnez mon enthousiasme, mais avez-vous suivi un tant soit peu le tournoi d’Adélaïde en Australie, au cours de la dernière semaine ? 

Il n’y avait pas de diffusion télévisuelle au Québec, mais j’allais aux nouvelles tous les jours et j’y ai vu les performances exceptionnelles de la jeune Polonaise Iga Swiatek, elle qui avait remporté Roland-Garros en 2020 en ne concédant aucune manche à ses adversaires. 

À Adélaïde en 2021, elle a fait la même chose. Sans perdre une seule manche, elle est allée chercher son deuxième titre en carrière, en défaisant Belinda Bencic, par la marque de 6-2 et 6-2. 

Bon, elle a profité d’un tableau intéressant, me direz-vous, ne jouant contre aucune tête de série avant de mettre les pieds en finale, mais tout de même… À 19 ans, dominer de la sorte, sur une surface rapide qui n’est pas la sienne, c’est le signe d’une grande championne.

 

Le réseau TVA Sports a finalement décidé de diffuser la finale vers 8 h samedi matin, alors j’ai pu voir Iga à l’œuvre. Elle a profité de toutes les erreurs de la Suissesse Bencic qui a fait huit doubles fautes, dont quatre dans un même jeu, sans compter toutes ses autres fautes directes.

Swiatek lui envoyait des coups droits et des revers à contre-pied, le long de la ligne, changeait la vitesse de la balle, oh que c’était beau ! Et elle est en forme Iga, elle qui a remporté 91 % de ses points en première balle de service et 75 % de ses points en deuxième balle, en plus de briser Bencic à quatre reprises en six tentatives.

Lorsque je l’avais vu remporter le Grand Chelem parisien avec autant de facilité à un si jeune âge, l’an dernier, je savais bien qu’elle ferait de grandes choses par la suite. 

Alors, pour amorcer la saison 2021, elle se rend au quatrième tour des Internationaux d’Australie, pour ensuite remporter le tournoi d’Adélaïde quelques semaines plus tard. Impressionnant ! 

La 18e au monde — elle gravira les échelons à la suite de son parcours de la dernière semaine — sera certainement à surveiller au cours des prochains tournois. 

À la suite des Internationaux d'Australie, Bianca Andreescu a atteint la demi-finale du Trophée Phillip Island (Tennis Australia/Natasha Morello).

Une joueuse qui impressionne à un jeune âge… Hum… Ça me fait penser à quelqu’un. Bianca Andreescu, bien évidemment. Après avoir perdu au deuxième tour des Internationaux d’Australie, pour ensuite s’incliner en demi-finale au Trophée Phillip Island, la jeune canadienne a déclaré forfait pour Adélaïde et pour les deux autres tournois à venir : Doha et Dubaï. 

Une blessure au bas du corps… Il est bien certain qu’après une absence de presque 16 mois, la forme de match est difficile à retrouver. Si on ne fait pas attention, on peut se blesser à nouveau et/ou aggraver des bobos connus. 

L’entraîneur de Bianca, le bon Sylvain Bruneau, assure que la blessure de sa protégée n’est pas inquiétante. Elle est fatiguée et, avec toutes les restrictions qu’impose la COVID-19, elle était loin de chez elle depuis un bon moment. Elle a donc besoin de se reposer et de se ressourcer. La santé mentale entrait dans l’équation de cette décision. 

Espérons que le plan de l’équipe de Bianca est le bon et qu’elle pourra revenir au jeu au cours du tournoi de Miami vers la fin mars. Et dans un état d’esprit positif, en santé physique, mais aussi psychologique. 

Andy Murray n'a jamais abandonné au US Open 2020 (Getty Images). 
 
Un si grand talent et aussi souvent sur le carreau. Quel dommage ! Il y a de ces athlètes qui ont ce genre de carrière. 

Comme Andy Murray, l’Écossais de 33 ans qui est maintenant au 121e rang mondial du circuit de l’ATP. On se demande toujours quand il accrochera sa raquette, lui qui a déjà été 1er au monde en 2016. 

Murray a su mettre la main sur trois titres Grand Chelem au cours de sa carrière : deux à Wimbledon (2013 et 2016) et un au US Open (2012), en plus d’atteindre les finales des tournois majeurs à moult reprises. Il a aussi remporté 14 Masters 1000 et deux médailles d'or olympiques. 

Une belle carrière pour Andy, mais saupoudrée de beaucoup trop de blessures. Il a même annoncé sa retraite en 2019, lui qui souffre de problèmes de hanches depuis longtemps. Mais il revient toujours à la charge. C’est un battant. 

Et toutes ses blessures, comme pour Bianca, ce n’est bien évidemment pas de sa faute. Murray a commencé à décliner à partir de 2017, passant sous le bistouri plus souvent qu'à son tour, mais il faut se demander à quel point il jouait dans la douleur tout au long de sa carrière. 

Au dernier US Open, il était tellement mal en point au cours des deux tours auxquels il a participé qu’il a dû se faire retirer du sang sous les ongles d’orteils à l’aide d’une seringue à la fin de son match de premier tour, contre le Japonais Yoshihito Nishioka, en plus de demander un bain glacée d'urgence. Un match marathon de cinq manches. 

Un battant, oui, mais à quel prix ? Il boite souvent sur le court. La douleur est toujours là.

Bianca Andreescu a déclaré forfait au championnat de la WTA, en 2019.

En sera-t-il ainsi pour Bianca Andreescu? Espérons que non. Mais Bianca joue dans la douleur également. Sa saison 2019, bien que magistrale, a été ponctuée de blessures et de matchs victorieux dans la douleur. 

Elle est tout de même entre bonnes mains. Son équipe est à l’écoute, menée par Sylvain Bruneau, lui qui orchestre le cheminement de la Canadienne avec doigté et précaution. 

L’avenir nous dira quel genre de carrière aura Bianca Andreescu.

Commentaires