Le virus s’immisce en Australie

Crédit photo : Tennis World USA


Selon ce qu’ont rapporté plusieurs médias samedi dernier, des cas positifs de COVID-19 ont été dépistés dans les vols transportant des joueuses et des joueurs qui ont atterri à Melbourne, en vue des Internationaux d’Australie qui s’amorceront le 8 février prochain. 

En effet, trois personnes ont été détectées comme positives au coronavirus, dont l’entraîneur de Bianca Andreescu Sylvain Bruneau. Tennis Canada a ensuite confirmé qu’Andreescu n’avait pas été infecté par le virus.

Il faut s'imaginer que l’ensemble des autorités australiennes ne doit pas voir ces cas de COVID-19 débarquer sur son territoire d’un bon œil puisque le pays lointain a depuis un bon moment contenu la pandémie. 

Pour limiter les dégâts, les joueuses et les joueurs devront s’isoler pendant 14 jours dans leurs chambres d’hôtel, sans possibilité d’entraînement. Le seul entraînement possible se fera sur un vélo stationnaire dans la chambre des athlètes. 

Dur coup pour ces professionnel.le.s de la raquette puisque le fait d’interrompre leur programme d’entraînement à ce stade-ci de la saison pourrait être fatal en vue d’une belle performance sur les terrains du Melbourne Park, en février prochain. 

Toutefois, quelques joueuses de la WTA ont remédié à la situation de belle façon en transformant leurs chambres d’hôtel en terrain de tennis. Un peu ce que j’avais fait au printemps dernier dans ma cour, lors du premier confinement québécois. 

En effet, la 12e joueuse mondiale, la Suisse Belinda Bencic, a décidé de s’entraîner sur une nouvelle surface : le tapis. Bon, ce n’est pas la surface dure et rapide du Grand Chelem australien, mais c’est mieux que rien !

 

Même son de cloche du côté de la joueuse kazakhe Yulia Putintseva.

Le programme de Bianca Andreescu 

La coqueluche du tennis canadien Bianca Andreescu doit faire un retour au jeu lors du tournoi préparatoire des Internationaux d’Australie qui aura lieu du 31 janvier au 6 février 2021, à Melbourne, dans le cadre du «Melbourne Summer Series». 

Espérons que son entraîneur ne développera pas des symptômes de la maladie au cours de sa quarantaine et que Bianca ne contractera pas le virus de son côté. 

Quel casse-tête tout de même ! 

La septième joueuse mondiale devrait être à 100 % pour le début du tournoi préparatoire, mais avec l’interdiction de s’entraîner à l’extérieur de sa chambre d’hôtel pendant 14 jours, nous sommes en droit de nous demander si Bianca ne sera pas ralentie dans sa préparation. 

Rappelons-nous que lors de la saison 2020, l’athlète originaire de Mississauga, en Ontario avait grandement été ralentie par les restrictions du printemps dernier, elle qui se remettait d’une blessure subie à la fin de la saison 2019 au championnat de la WTA à Shenzhen, en Chine. Cette situation avait même mené à son désistement complet, la saison dernière. 

Eugenie Bouchard ne sera pas de la fête 

Malheureusement pour Eugenie Bouchard, elle ne pourra pas participer à l’édition 2021 des Internationaux d’Australie, elle qui a été éliminée au deuxième tour des qualifications par la Chinoise Yue Yuan, en deux manches de 6-2 et 6-4.

L’ancienne 5e raquette mondiale ne pourra donc pas fouler les terrains du premier Grand Chelem de la saison, là où elle avait fait retentir son talent pour la première fois sur la grande scène, atteignant la demi-finale en 2014. 

Elle travaille fort Eugenie et je ne la condamnerai jamais pour sa dégringolade. Elle était jeune et elle a effectué une ascension fulgurante en deux ans, atteignant plusieurs carrés d’as des tournois du Grand Chelem et même la finale de Wimbledon en 2014. 

Était-elle mal entourée ? Peut-être. A-t-elle manqué de sérieux au moment où sa popularité augmentait ? Peut-être également. Mais nous ne connaîtrons jamais le fond de l’histoire de sa descente au classement après des débuts professionnels incroyables. 

Marta Kostyuk au US Open, en 2020.

Un circuit féminin plus que compétitif 

Depuis quelques années, le circuit de la WTA est une association sportive extrêmement compétitive. Les jeunes joueuses pullulent. Tellement, que chaque saison nous faisons la connaissance d’une nouvelle vedette en devenir. 

Comme par exemple Marta Kostyuk, une jeune ukrainienne de 18 ans, elle qui a atteint la demi-finale du premier tournoi de l’année à Abu Dhabi. Elle a été battu par une autre jeune joueuse à surveiller, la Russe de 23 ans Veronika Kudermetova, par la marque de 7-6 et 6-4. 

L’entraîneur de Serena Williams, Patrick Mouratoglou, a déjà affirmé que l’une des raisons qui explique la grande parité de la WTA est que c’est la seule ligue sportive professionnelle au monde où les femmes peuvent vivre de leur sport. Et avec des millions de dollars ! Il y a donc une panoplie de jeunes femmes qui s’investissent dans le tennis de haut niveau puisqu’il y a possibilité d’y développer un bel avenir sans cumuler les emplois d’appoints. 

Bien sûr, il faut travailler d’arrache-pied pour atteindre les rangs pros. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais ça en dit long sur le contexte de la WTA. Vous êtes jeunes, vous atteignez le carré d’as d’un Grand Chelem, vous faites tourner les têtes, vous remportez un tournoi du Grand Chelem et voilà, tout le monde veut faire comme vous. Pas le temps de trébucher. Eugenie a goûté à cette médecine. 

Ça en dit long aussi sur le sport professionnel féminin. L’égalité des chances est loin d’être atteinte, et ce, même en 2021.

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