Wimbledon 2022 : La championne, Elena Rybakina

Elena Rybakina est sacrée championne de Wimbledon 2022 (VISIONHAUS/GETTY).

Par Eric D’Alo 

Elle était en larmes. Et ce n’étaient pas des larmes de joie. Il s’agissait plutôt de larmes de déception, de tristesse et peut-être même de colère… 

La première femme arabe de l’histoire à atteindre une finale Grand Chelem s’est inclinée en trois manches à Wimbledon. Le All England Club, ainsi que tout le monde, était prêt. Nous étions prêts à voir Ons Jabeur écrire une autre page d’histoire, elle qui les écrits telle une autrice prolifique depuis quelques années. 

Mais cette page était la plus importante, la plus prestigieuse. Elle est passée à une manche de mettre la main sur la fameuse assiette, cette soucoupe d’une renommée internationale.

Toutefois, une jeune Kazakh de 23 ans avait une autre idée en tête.


Elena Rybakina s’amenait sur le court central centenaire, en finale pour la première fois de sa carrière, avec la ferme intention de brouiller les cartes. 

L’athlète de six pieds et 23e au monde a eu maille à partir en première manche, voyant Jabeur la battre de vitesse. 

En effet, la joueuse tunisienne l’amenait constamment au filet, soit pour terminer le point avec un passing ou un lobe bien placé, soit l’amortie était tellement bien exécutée que le point se terminait aussitôt. 

Jabeur remporte le premier set 6-3.


Toute joueuse qui veut aspirer aux grands honneurs doit s’ajuster, trouver des solutions, changer soudainement de stratégie. 

Et c’est ce que Rybakina a su faire. 

Au deuxième set, les amorties fonctionnaient moins bien pour Jabeur. Elle les exécutait à merveille, mais Rybakina s’y rendait, remettait la balle en jeu et terminait le point avec une volée gagnante. 

Elena est une grande serveuse qui adore demeurer en fond de terrain, mais elle a dû s’amener au filet et accepter son sort. Sur gazon, il faut être créative. 

La jeune Kazakhe s’est donc mise en marche et, malgré la belle bataille, Rybakina a mis la main sur les deux autres manches 6-2 et 6-2, pour remporter un premier titre Grand Chelem en carrière, à Wimbledon, de surcroît. 

Elle était tout sourire… Heu… Pas sur le coup, mais par la suite. 

Cette belle athlète tout en retenue s’est laissée aller en conférence de presse. Oui, les chute Montmorency ont coulé à fond. 

Non, mais qui pourrait bien se retenir à ce point à la suite d’un exploit de la sorte ? 

Bravo Elena !


Ons Jabeur, une grande inspiration 

À travers sa quête du sacre britannique, Ons Jabeur espère avoir inspiré le continent africain, le monde arabe et toutes ces jeunes et tous ces jeunes voulant accomplir de grandes choses.

Elle sera de retour sur ce court légendaire et, je le crois fermement, elle mettra la main sur la grande assiette si convoitée. 

En fait, elle est une inspiration depuis plusieurs années maintenant. 

Depuis qu’elle a atteint les quarts de finale à l’Open d’Australie en 2020, là où elle s’était inclinée face à la future championne Sofia Kenin, elle n’arrête plus d’écrire des pages d’histoire. 

Nous la reverrons à Wimbledon, mais nous la reverrons également triompher ailleurs. 

La reine de l’amortie, des effets de balles, du maniement de la raquette et à l’immense gentillesse, remportera de grands tournois dans les années à venir. 

Il faut avouer cependant que cette défaite est dure à avaler. Elle y pensera longtemps…

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