#IndianWells : une finale de la WTA digne de ce nom

Une finale digne de ce nom, à Indian Wells 2022 (Tennis.com).

Par Eric D’Alo 

Alors que le BNP Paribas Open d’Indian Wells se termine, qu’avons-nous appris ? 

Le vent ! Oh oui, le vent du désert californien n’a pas été en reste au cours de la quinzaine, lui qui en a décontenancé plus d’une. 

Mais il faut jouer avec les conditions météorologiques du moment. Peu importe ce que les classements mondiaux en pensent, que la première tête de série affronte une joueuse qualifiée, le tennis est l’incarnation même du moment présent. 

Carpe Diem, comme disait John Keating, le personnage de Robin Williams, dans le film « La société des poètes disparus ». 

En effet, il faut « saisir le jour […], cueillir lorsque l’occasion se présente ». 

Qui sera la meilleure joueuse aujourd’hui, sur le terrain, tel jour, telle heure, etc. 

C’est ce que la Polonaise Iga Swiatek a su faire pendant les deux dernières semaines, l’emportant respectivement face à Clara Tauson, Angélique Kerber, Madison Keys et Simona Halep.

Contre la guerrière athénienne Maria Sakkari, c’est la même chose, elle qui participe à une première finale WTA 1000 en carrière, après avoir atteint plusieurs demi-finales majeures en 2021.


La jeune Polonaise est tellement concentrée depuis le début de ce tournoi. Elle a le feu dans les yeux. 

Son duel face à Halep nous l’a prouvé. Simona connaît tout un début de saison, elle qui a changé d’entraîneur dernièrement. Elle a récupéré les jambes de sa vingtaine. Et Iga frappait, accélérait et frappait encore. Et Simona courait, courait et courait. 

De son côté, Maria a soif de victoire, elle qui est venue à un cheveu d’atteindre moult grandes finales de Masters et de Grands Chelems, l’an dernier. Elle a détrôné la championne en titre Paula Badosa en trois manches pour atteindre cette finale tant attendue pour elle et son clan. 

On l’entend et on le lit souvent, le tennis est un sport physique, certes, mais ô combien psychologique. 

Nous avons pu voir Naomi Osaka et Victoria Azarenka craquer au cours du tournoi. Pour des raisons qui leur appartiennent, mais constatons : la pression du moment est grande et ce sont des êtres humains. Elles amènent leur vie, leur quotidien sur le terrain. Bien qu’il faille bloquer tout ça afin de performer, parfois, la coupe est trop pleine et déborde. 

Normal. Des athlètes extraordinaires. Une éthique de travail et une force de concentration hors du commun, mais lorsque la vie nous rattrape, elle ne fait pas de cadeau et ravage tout sur son passage, tel un tsunami. 

La force mentale est primordiale pour gravir les plus hauts échelons, pour marquer l’histoire, pour écrire sa propre légende.


Le coup droit « nadalesque » et l’intelligence tactique d’Iga affrontent l’athlétisme et les puissantes frappes de Maria. 

Deux femmes en mission : l’une veut remporter un deuxième Masters de suite et l’autre un premier en carrière. 

Les deux joueuses ont le vent dans les voiles… En espérant que ce dernier ne les souffle pas trop loin au large, les désorientant et les faisant dévier de leur objectif. 

À suivre…

Quelques heures plus tard : ce qui est arrivé 

Devinez-quoi… le vent était de la partie. Malheureusement. 

Nous pouvions entendre les drapeaux faire un vacarme. Le vent avait enfilé ses chaussures pour sauter sur le terrain. Un troisième joueur ? C’est trop. 

Les quatre premiers points du match ont été un festival de doubles fautes, de nerfs et de bris de service. 

Ce n’est qu’au cinquième jeu que le service est roi. Iga fait 3-2. 

Au sixième jeu du combat, les deux joueuses cumulaient quatre doubles fautes chacune. 

Le vent… Les nerfs aussi… mais le vent. 

Avez-vous déjà joué dans un vent de folie ? Des tourbillons de brises qui emportent votre balle hors de portée, qui la ralentissent, qui l’accélèrent, qui la rendent libre de faire ce qu’elle veut ? 

Voilà les conditions dans lesquelles les deux joueuses évoluaient. Pas évident.


Tout de même, Maria Sakkari semblait extrêmement déstabilisée soit par le vent ou autre chose, mais je ne la reconnaissais pas. 

Jeu de pieds défaillant, manque de précision et piètre performance au service. 

Iga Swiatek n’était pas mieux, mais sa force de concentration l'a sauvé. Elle a su naviguer jusqu’au championnat qu’elle a remporté 6-4 et 6-1. 

Bon, je vous ai volé le punch. Je vous résume le reste. Avant la victoire d’Iga. Oups ! 

Iga brise. 4-2. Festival de doubles fautes. Vent. Bris. Les joueuses remportent leurs deux jeux au service. 5-4 Iga. Sakkari au service. Swiatek brise. 6-4. 

Deuxième manche. Au cours des trois premiers jeux, nous sommes à service égal. 2-1 Iga. Bris de service. La Polonaise mène 3-1. Festival de doubles fautes. Autre bris. 5-1. 

Swiatek remporte la deuxième manche 6-1 et soulève le trophée. 

Un deuxième championnat WTA 1000 d’affilée pour la jeune Iga. 

Elle sera maintenant 2e au monde… Jazda !

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