Depuis le début du mois de novembre, la joueuse chinoise Peng Shuai est portée disparue (Sky Sports).
Par Eric D’Alo 
Mercredi dernier, les Finales de la WTA ont couronné les championnes Garbine Muguruza et le duo composé de Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova, à Guadalajara, au Mexique. 
Bravo mesdames ! Et c’est ainsi que la saison 2021 de la WTA se termine. 
Mais elle se termine également avec une bien mauvaise nouvelle. En fait, une horrible mauvaise nouvelle. 
Le 2 novembre dernier, la joueuse chinoise Peng Shuai a pris son courage à deux mains et a dénoncé un ancien dirigeant chinois de l’avoir agressé sexuellement. 
Depuis ce temps, silence, aucun signe de Shuai. Un silence difficile à avaler, un silence, disons-le, mortel. 
Le mot-clic #WhereIsPengShuai a pris son envol, voyant le monde du tennis et d’autres sphères se mobiliser d’une seule voix afin de retrouver la joueuse et de l’entendre.
 
Le PDG de la WTA, Steve Simon, a émis une forte déclaration, réaffirmant la position de l’association des joueuses pour une justice démocratique, le respect des femmes et un gros NON à la censure. 
Surtout que les autorités chinoises semblent avoir inventé de toute pièce une déclaration de la principale intéressée qui explique qu’elle est bien saine et sauve à la maison, allant même jusqu’à dire que les allégations d’agression sexuelle ne sont pas vraies. 
Incroyable tout de même !
 
 
Plusieurs autres déclarations en appui à Peng Shuai sont sorties sur les réseaux sociaux. Allant de Tennis Canada à la légendaire Billie Jean King, en passant par Serena Williams.
 
 
 
Mais que fait l’ATP dans ce dossier ? À ce jour, une petite déclaration timide et mal écrite a été communiquée par l’association des joueurs professionnels de tennis et je n'ai rien vu sur leurs réseaux sociaux officiels. Pourquoi ? Nous pourrions en dire moult choses. Mais je crois que l’ATP n’est pas politique. 
Pour cette entité, il semble que le sport ne doit pas être politique. 
Et pourquoi prendre position ? Une association d’hommes n’a pas besoin de faire ça. Tout va bien dans le meilleur des mondes pour les hommes, en général, et ce, depuis longtemps. 
Bien que quelques joueurs aient pris position via certaines plateformes, l'ATP demeure une association de privilégiés. Son establishment, du moins.  
Rappelons-nous qu'il fut une époque où les hommes de tennis ne croyaient pas aux femmes de tennis. Les plus grandes vedettes masculines des années 1960 et 1970 ne croyaient pas à l’essor du tennis professionnel des femmes. 
« Personne ne va payer pour aller vous voir jouer », disaient certains d’entre eux. 
Bien sûr, les temps ont changé, mais l’ATP ne suit pas la parade. L'ATP est conservatrice.
Bravo pour la déclaration de soutien, mais c'est bien peu. Il faut changer les règles, rugir et bondir !  
Dans ce genre de situation, c’est tout le tennis professionnel qui devrait s’unir à l’unisson pour dénoncer et agir. Pas seulement faire des déclarations, mais passer à l'action. 
En attendant, Peng Shuai manque toujours à l’appel. Et plus le temps passe, plus les pires scénarios s’imposent. 
La force du nombre. La force du nombre est importante. 
Solidarité avec Peng Shuai.   
  
 
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