Paula Badosa est la nouvelle reine du désert californien

La jeune Espagnole Paula Badosa remporte le prestigieux tournoi d'Indian Wells (Desert Sun). 

Par Eric D’Alo 

Dimanche dernier, il faisait chaud à Indian Wells. 

Dans notre salon montréalais, nous avons tendance à réfléchir en Québécois, c’est-à-dire que pour nous le mois d’octobre est synonyme de rafraîchissement, de journées plus courtes et de petites laines pour se réchauffer. 

Winter is coming… 

Mais en Californie du Sud, là où se déroulait la finale WTA du BNP Paribas Open entre Paula Badosa et Victoria Azarenka, c’est tout le contraire. Octobre amène la chaleur. Il fait plus frais en mars, la période de l’année où le tournoi a habituellement lieu. 

Alors, c’est sous un soleil plombant que les deux joueuses se sont amenées sur le terrain pour y disputer le match ultime. Azarenka en quête d’un troisième titre dans le désert, tandis que Badosa voulait en ravir un premier.


Et quel match ce fut ! 

La jeune Espagnole Badosa, entraînée à la dure sur la brûlante terre battue européenne, était prête pour le combat. 

En effet, c’est en trois longues manches et en un peu plus de trois heures de jeux que Paula est venue à bout de la double championne du tournoi Azarenka. 

7-6, 2-6 et 7-6. 

Personne n’a lâché dans ce duel. Et le match a basculé plusieurs fois. Ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. 

Vika le voulait ce troisième titre. Paula le voulait ce premier championnat. 

Considéré comme le cinquième Grand Chelem de l’année, le tournoi d’Indian Wells est très attendu.

Naomi Osaka avait remporté ce tournoi à sa première participation en 2018, pour ensuite créer la surprise au US Open. Même chose pour la Canadienne Bianca Andreescu en 2019. 

En 2021, c’était au tour de Paula Badosa. 

Des coups gagnants, des as, des montées au filet, elle faisait tout. Chaque fois qu’elle semblait acculée au pied du mur, elle se relevait avec brio, renversant la vapeur et remportant les points importants.


J’ai été impressionné par Badosa. Tout le monde la regardait du coin de l’œil cette année en se disant : « Oh ! Elle s’en vient, celle-là ». Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle remporte le tournoi et qu’elle cogne à la porte du top-8 qui participera aux finales de la WTA en novembre prochain. 


Chapeau bas à Azarenka, toutefois, elle qui s’est battue jusqu’à la fin et qui veut un match revanche, comme en font foi ses nombreuses publications en ce sens sur les réseaux sociaux.

 

Vika est une vraie championne. Une grande joueuse. Et elle l’a démontré tout au long de la quinzaine et tout au long de cette finale. 

Comme l’expliquaient les commentateurs et analystes, Azarenka a été la meilleure retourneuse de deuxième balle de service, au cours de la dernière décennie. 

En effet, elle a souvent fait payer Badosa pour des deuxièmes balles trop flottantes ou trop courtes. 

Poing en l’air, se parlant à elle-même et s’encourageant de façon très sonore et volontaire, Vika a certainement dû sentir et voir la ligne d’arrivée. Il ne faut pas oublier qu’elle servait pour le match à 5-4, au troisième set. 

Mais en vain, Paula a été trop forte et très opportuniste. 

Pas de « niaisage » avec Badosa. Pour la première fois de sa carrière, elle était en finale de l’un des plus gros tournois de la WTA et elle a saisi l’occasion d’écrire son nom dans le livre d’histoire du tennis en devenant la première joueuse espagnole à remporter le BNP Paribas Open. 

L’Espagnole Conchita Martinez — maintenant l’entraîneuse de Garbine Muguruza — a atteint la finale à deux reprises en Californie. 

En 1992, elle a perdu en deux manches de 6-3 et 6-1, face à Monica Seles et en 1996, c’est Steffi Graf qui l’emportait en deux manches de 7-6. 

Un bel hommage 

Lors de son discours de championne, à la remise du trophée, Paula Badosa a rendu un bel hommage à Victoria Azarenka. 

Elle s’est tournée vers elle pour la féliciter de son match, mais aussi pour lui dire à quel point elle l'avait inspiré lorsqu’elle était une jeune adolescente. Badosa la regardait remporter de gros tournois et des Grands Chelems et elle se disait qu’elle voulait un jour jouer comme Vika, devenir une joueuse aussi dominante. 

Elle l’a remercié d’avoir ouvert des portes. 

C’est super de voir ce genre de moment et d’entendre ces hommages : la reconnaissance des femmes qui ont ouvert la voie aux plus jeunes. 

La passation des pouvoirs, la transmission, l’héritage. Des éléments importants pour la continuité de la WTA. Et pour la suite du monde…


Eh bien voilà, la saison tire à sa fin. Le repos bien mérité des joueuses sera un élément clé pour une saison 2022 encore plus trépidante. 

Prochaine station, le championnat de la WTA. 

À bientôt !

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