Krejcikova et Djokovic triomphent à Paris

Krejcikova et Djokovic mettent la main sur le précieux trophée parisien. 

Par Eric D’Alo 

Au cours des deux dernières semaines, les Internationaux de Paris n’auront pas déçu. 

Des hauts et des bas, des surprises, des matchs marathons, des victoires écrasantes, nous avons eu une variété de plats à nous mettre sous la dent.

 

Du côté des dames, la Tchèque Barbora Krejcikova a écrit une page d’histoire en devenant la première femme, depuis Mary Pierce en 2000, à remporter Roland-Garros en simple et en double, au cours de la même édition. 

Un extraordinaire doublé ! 

En effet, l’athlète de 25 ans qui n’était pas une tête de série en simple, mais la deuxième en double, a triomphé samedi face à la Russe Anastasia Pavlyuchenkova en trois manches de 6-1, 2-6 et 6-4. 

Elle a dédié sa victoire à son mentor, l’ancienne championne de Wimbledon en 1998, Jana Novotna, décédée prématurément en 2017. 

Krejcikova a embrassé le ciel à plusieurs reprises pendant son surprenant parcours, en mémoire de Novotna, en route vers la finale à la porte d’Auteuil, pour ensuite soulever le précieux trophée. Son premier titre Grand Chelem en carrière. 

Plutôt connu comme joueuse de double — neuf titres en carrière et présentement numéro un mondial —, Barbora Krejcikova a su s’imposer en simple depuis le début de la saison 2021, elle qui a remporté le tournoi de Strasbourg, à l’aube de la grande valse parisienne. 

La Tchèque joue du tennis « vintage » — comme dirait Yvan Ponton (RDS) —, elle qui est plutôt en finesse qu’en puissance, contrant la force de frappe de ses adversaires en changeant la vitesse de l’échange. Balles coupées, service-volée et balles bombées, Krejcikova est belle à voir.

Un revers à deux mains fluide, elle est tout en souplesse sur le terrain, gambadant avec aisance pendant les points. J’ai été sincèrement impressionné. 

Il faut préciser qu’en prenant de la maturité — pour ne pas dire de l’âge —, j’apprécie davantage la finesse et l’intelligence du jeu que la puissance pure, bien qu’elle soit toujours très impressionnante.


Du côté des hommes, après avoir remporté un match marathon en demi-finale face à « l’ogre de l’ocre » Rafael Nadal — cette expression est une gracieuseté de Hélène Pelletier (RDS) —, Novak Djokovic a dû en jouer un autre tout aussi grand face au Grec et meilleur joueur de l’ATP depuis le début 2021, Stefanos Tsitsipas.

À la suite de plus de quatre heures de bagarre de rue intense, le Serbe a su imposer sa loi. Tsitsipas a tout d’abord remporté les deux premières manches 7-6 et 6-2. Je me disais que Stefanos allait enfin devenir champion Grand Chelem, mais le numéro un mondial ne l’est pas pour rien. 

Djokovic a su puiser dans ses réserves pour enlever les trois manches suivantes 6-3, 6-2 et 6-4, mettant ainsi la main sur son 19e titre Grand Chelem en carrière. Il n’est maintenant qu’à un seul titre Grand Chelem de rattraper les deux autres. Vous savez, Nadal et Roger Federer ?

 

Au cours des deux premières manches, Djokovic était presque méconnaissable, cumulant les erreurs et les mauvais choix de jeux. Mais les grands champions trouvent toujours des solutions au bon moment. Et c’est ce qu’il a fait. 

Tsitsipas a encore une fois frappé à la porte, mais le « Big 3 » n’est pas prêt de laisser sa place. Federer, Nadal et Djokovic prennent de l’âge, mais ils semblent être comme le bon vin. Surtout Nadal et Djokovic, eux qui enchaînent encore les exploits. 

Je pense surtout à ces deux derniers, puisque depuis 2019-2020, le grand Federer semble ralentir. Les blessures prennent de plus en plus de place et, à 39 ans, le Suisse est plus près de la retraite que de ses grands jours. 

Mais Roger ne semble pas prêt de tirer sa révérence pour autant, lui qui a remporté trois matchs plus que convaincants à Roland-Garros avant de se retirer du tournoi, par précaution. 

Le prochain « Big 3 » annoncé, Tsitsipas, Daniil Medvedev et Alexander Zverev, ont, semblent-ils, encore quelques croûtes à manger. 

La Canadienne Bianca Andreescu s'est inclinée d'entrée de jeu à Roland-Garros, en 2021 (Getty Images/Julian Finney).
 
Les déceptions de la quinzaine 

Plusieurs déceptions à l’intérieur de cette quinzaine. Tout d’abord — vous l’aurez deviné — la Canadienne Bianca Andreescu a raté son retour à Roland-Garros, elle qui s’est inclinée au premier tour face à la surprenante Tamara Zidansek. 

Un match chaudement disputé où Bianca a arraché la première manche 7-6 au bris d’égalité. Fait à noter : elle menait 4-1 en première manche, en plus d’avoir une balle de match en troisième. 

Bref, Zidansek a remporté les deux autres manches 7-6 et 9-7, elle qui a terminé son parcours en demi-finale. 

Et Félix Auger-Aliassime dans tout cela ? Une défaite en première ronde également pour le Québécois. L’Italien Andreas Seppi lui aura joué un vilain tour en l’emportant en quatre manches de 6-3, 7-6, 4-6 et 6-4. 

Avec Wimbledon qui s’en vient le 28 juin prochain, qu’arrivera-t-il à ces deux-là ? Félix s’est incliné en finale — encore ! — au tournoi de Stuttgart face à Marine Cilic, dimanche dernier et Bianca s’est récemment séparée — d’un commun accord — de son entraîneur Sylvain Bruneau. À ce stade-ci, je lancerais une pièce de 25 cennes en l’air… 

Rafael Nadal n'a pas été en mesure de mettre la main sur un 14e titre à Roland-Garros, cette année (Getty Images). 
 
Pour ce qui est des deux champions de 2020 Iga Swiatek et Rafael Nadal, évidemment, bien que ces deux athlètes aient eu de beaux parcours à Roland-Garros en 2021, Rafa aurait aimé mettre la main sur son 14e titre à Paris et Iga aurait sans doute voulu ajouter à sa domination sur la terre battue en remportant un deuxième titre d’affilée. 

Mais ce n’est que partie remise…

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