Ash Barty est une joueuse d'une autre époque et elle se démarque par son athlétisme et son intelligence (Mutua Madrid Open).
Par Eric D’Alo
Il est intéressant de constater qu’en 2021, une joueuse comme Ashleigh Barty soit numéro un mondial, alors que, depuis de nombreuses années, nous sommes dans une ère de puissance et d’agressivité dans les coups, sur le circuit de la WTA.
Il est certain que ça évolue toujours et que c’est plus subtil que ça, mais la puissance de frappe chez les dames fait partie du patron de jeu d’une bonne partie des joueuses du circuit. Bianca Andreescu et Iga Swiatek sont des agentes de cette évolution constante en proposant un jeu plus varié et complexe, tout en respectant cette puissance si caractéristique du jeu de la WTA.
Comme le disait si bien Valérie Tétrault sur les ondes de TVA Sports samedi, les joueuses n’ont plus à mesurer cinq pieds et 11 pouces pour dominer le circuit.
Et c’est le cas de Barty. Cinq pieds et cinq pouces plus tard, elle domine par sa finesse, son intelligence, son athlétisme et son sens du tennis.
Elle me fait penser à une Steffi Graf ou à une Martina Navratilova, ces joueuses qui étaient des athlètes hors pair. Pas les plus grandes, pas les plus puissantes, mais les plus intelligentes. Bon, le coup droit de Graf déchirait, mais son revers à une main, le plus souvent coupé, était toujours placé au bon endroit, faisant reculer ses adversaires et les gardant loin de pouvoir attaquer la légende allemande. Et que dire de Navratilova qui s’amenait au filet plus souvent qu’à son tour pour terminer les points, en plus de posséder tous les coups !
Barty descend directement de ce genre de joueuse. Et ça me réconforte de la regarder jouer. Ça me ramène chez moi, dans mon album, dans mes sensations de jeunesse.
Proud of our week 🧡 pic.twitter.com/gPUxziArvv
— Ash Barty (@ashbarty) May 8, 2021
Samedi avait lieu la finale des Internationaux de Madrid, entre Aryna Sabalenka et Ash Barty. Le match revanche de Stuttgart, là où l’Australienne l’avait emporté après avoir échappé la première manche.
Cette fois, la guerrière biélorusse était prête. Vingt-cinq minutes après le début du match, Sabalenka enlevait la première manche 6-0. Que se passait-il avec Barty ?
Au cours de la deuxième manche, Barty brise le service de Sabalenka d’entrée de jeu, mais, un peu plus tard, la «Warrior Princess» brise à son tour pour coller à 2-2.
À ce moment, l’histoire de la rencontre pouvait se résumer à l’excellence de Sabalenka. Barty ne commettait pas tant de fautes directes, elle ne passait pas à côté de son match. C’était la Biélorusse qui excellait comme jamais.
Mais la petite Australienne enlève à nouveau le service de son adversaire pour prendre les devants 3-2 et remporter la manche 6-3.
Manche ultime, encore une fois. Sabalenka devait revivre des moments d'un passé pas si lointain. La numéro 7 au monde — qui fera son entrée dans le top-5 la semaine prochaine, vous verrez pourquoi, continuez de lire — semblait avoir perdu ses repères. Barty lui referait-elle le même coup ?
À 4-4, Barty au service, Sabalenka trouve le moyen de s’accrocher et de briser l’Australienne. 5-4 et Aryna sert maintenant pour le match.
Finalement, quelques bombes au service plus tard, Sabalenka ferme les livres et remporte son 10e titre en carrière. Un premier sur terre battue.
Prochaine escale : Rome
Avec le tournoi de Rome qui s’amorce, nous sommes en droit de nous attendre à de la grande compétition. Surtout que Bianca Andreescu et Serena Williams devraient effectuer un retour au jeu très attendu.
Que se passera-t-il sur le sol rouge italien cette semaine ? Une autre finale Barty-Sabalenka ? Peut-être.
Ce que nous savons toutefois, c’est que le tennis de la WTA n’a jamais été aussi relevé et paritaire. Tout le monde a des chances de l’emporter. Des surprises, des révélations, il y en a pour tous les goûts.
Sur ce, bonne semaine à toutes et à tous ! Et surtout, bon tennis !
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