Osaka : la force tranquille triomphe à Melbourne

Crédit Photo : Andy Brownbill/Associated Press

Samedi à 19 h 30 — heure locale —, la finale des Internationaux d’Australie a eu lieu pour les femmes de la WTA. En effet, la troisième tête de série Naomi Osaka tentait de remporter un deuxième titre à Melbourne et un quatrième titre Grand Chelem en carrière. 

Et c’est ce qu’elle a fait. La Japonaise de 23 ans a dominé la 22e tête de série, l’États-Unienne Jennifer Brady, 6-4 et 6-3, en route vers un quatrième championnat Grand Chelem en autant de présences en finale. Assez phénoménal comme fiche, n’est-ce pas ? 

Il ventait au Rod Laver Arena. Ça se voyait par la longue crinière touffue d’Osaka et par la robe de Brady qui virevoltaient dans la brise. 

Deux joueuses qui ont bien servi tout au long du tournoi s’affrontaient donc. Mais à un moment du match, Brady et Osaka ne réussissaient respectivement que 27 % et 35 % de leurs premières balles. Certes pas assez pour remporter un Grand Chelem. La première qui en a profité c’est Osaka. À 3-1, en première manche, je me disais que la troisième joueuse mondiale remporterait la victoire facilement. 

Mais Brady est revenue dans le match, brisant le service d’Osaka. Malheureusement, Brady s’est accrochée dans les fleurs du tapis, commettant beaucoup trop d’erreurs et bien qu’Osaka n’était pas à son meilleur au service dans cette finale, elle est une championne. Elle a donc trouvé une façon de gagner, capitalisant sur les faux pas de son adversaire. 

Jennifer Brady (à gauche) participait à sa première finale Grand Chelem en Australie, en 2021 (Getty Images).

À la suite d’une demi-finale au US Open en 2020, Jennifer Brady participait à sa première finale de Grand Chelem. Et il fallait qu’elle batte une Naomi Osaka en pleine possession de ses moyens. Pas simple comme tâche. 

Au cours des dernières années, Osaka est devenue une joueuse dominante, complète et redoutable. Ses coups qui étaient déjà très lourds au cours de sa victoire à New York en 2018 le sont encore plus avec, en surplus, une précision chirurgicale à la fine pointe de la domination. 

Et à sa vitesse déjà très grande, elle a ajouté de la masse musculaire qui lui donne davantage d’endurance et d’explosion. 

De plus, elle est devenue une icône tant sur le terrain qu’à l’extérieur de celui-ci, notamment avec sa prise de position publique lors du mouvement Black Lives Matter, elle qui arborait des masques en l’honneur des victimes de la violence policière américaine, au début de ses matchs et à la suite de chacune de ses victoires au US Open 2020. 

Naomi Osaka, au début et à la fin de chacun de ses matchs au US Open, en 2020 (Getty Images/AP).

Et sur le terrain, elle représente cette force tranquille, timide en conférence de presse, mais féroce sur le court. Possédant une force de caractère hors du commun, elle est une joueuse qui ne se laisse pas déconcentrer. Le tennis est un sport très psychologique. Il faut constamment être dans le moment présent. Oublier les bévues du point précédent et poursuivre sa route. La gestion d’un match, à un haut niveau d’intensité, ce n’est pas pour les enfants. Osaka se ressaisit tellement rapidement après un creux de vague au cours d’une rencontre, c’est impressionnant ! 

Nous n’avons qu’à survoler son parcours jusqu’à la finale australienne en 2021. On dit souvent que le tableau dans lequel nous serons dictera l’allure de notre tournoi. Quel.le.s adversaires allons-nous affronter ? Des têtes de série ? Des athlètes issu.e.s des qualifications ? Des anciennes championnes Grand Chelem ? Et à quel moment du tournoi ? Au premier tour ? En quart de finale ? Bref, il faut être prêt.e à tout. 

Et Osaka l’était. Elle a dû faire face à Caroline Garcia dès le deuxième tour, pour ensuite croiser le fer avec Ons Jabeur. Pas de la tarte ! 

Mais attendez, lors du quatrième tour, la finaliste 2020 des Internationaux d’Australie et la double championne Grand Chelem l’attendait : l’Espagnol Garbine Muguruza. 

Osaka tirait de l’arrière 4-5 à la troisième et ultime manche, avec Muguruza qui servait pour le match. La Japonaise a réussi l’exploit de l’emporter 7-5, en route vers les quarts de finale, là où elle a su écraser Hsieh Su-Wei en deux manches de 6-2. 

Mais le plus impressionnant a été son duel en demi-finale contre la légende vivante Serena Williams. 85 % de points gagnés en première balle de service et elle a été en mesure de profiter de ses quatre chances de briser face à la lionne américaine. 

WOW ! 

Serena et Naomi se respectent au plus haut point et tout cela paraissait sur le terrain. Elles ne se laissaient aucune marge de manœuvre. Les balles frôlaient les lignes des deux côtés et les coins étaient sollicités à tout bout de champ. 

Osaka est sortie gagnante haut la main de ce match par la marque de 6-3 et 6-4. 


L'athlète d’Osaka au Japon a maintenant quatre titres Grand Chelem à sa fiche et, à seulement 23 ans, elle est la joueuse active qui en a le plus à son palmarès après, bien sûr, les deux grandes sœurs Williams ; sept pour Venus et 23 pour Serena. 

Et Naomi en remportera d’autres, c’est certain. C’est, selon plusieurs, la vraie numéro un au monde. La vraie joueuse à battre, la plus redoutable, la plus combattive, la plus… Les mots me manquent. 

J’ai hâte de voir la suite.

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