Grands Chelems : Des révélations et des dynasties

Eugénie Bouchard, à Wimbledon, en 2014 (Clive Brunskill/Getty Images).


Les tournois du Grand Chelem sont les épreuves les plus prestigieuses et qui donnent le plus de points sur les circuits de la WTA et de l’ATP. Ce sont deux semaines de dur labeur, où les joueuses et les joueurs se donnent corps et âme pour atteindre le but ultime, afin d’écrire leurs noms dans les livres d’histoire du tennis professionnel. 

Ce sont aussi des moments où des athlètes se sont révélé.e.s au monde entier. Alors méconnu.e.s du grand public, des joueuses et des joueurs ont pu profiter de ces scènes grandioses pour sortir de l’anonymat. 

Pour d’autres, les tournois du Grand Chelem ont été des moments qui leur ont permis de créer leur propre légende, leur dynastie et de laisser un héritage incroyable. 

Dans les prochaines lignes — et en attente du premier Grand Chelem de l’année 2021 —, je m’amuserai à recenser ces moments de révélations et de constructions de dynasties. Le tout, à partir des années 1970 jusqu’à aujourd’hui. 

Bien sûr, j’en oublierai peut-être, mais ce tour d’horizon est très personnel. Si vous pensez que j’ai omis de parler d’une joueuse ou d’un joueur en particulier, faites-moi signe au bas de cet article dans les commentaires. 

Allons-y !

Mary Pierce, la finaliste d'Australie en 1997 (à gauche) et Martina Hingis, la championne (à droite).

L’Open d’Australie 

Commençons par le premier Grand Chelem de la saison. Tournoi habituellement disputé en janvier de la nouvelle année, la surface dure et rapide du Melbourne Park est chaude et aride. Et c’est en 1997, bataillant des températures s’élevant jusqu’à 40 degrés Celsius, que la Suissesse Martina Hingis est devenue, à 16 ans, la plus jeune joueuse de simple chez les dames à remporter ce prestigieux tournoi. S’en est suivi une carrière fulgurante, elle qui a remporté 25 tournois du Grand Chelem en simple et en double. 

Du côté des dynasties, nous ne pouvons pas passer à côté du premier titre de Novak Djokovic en 2008, alors âgé de 21 ans. Le Serbe a remporté huit championnats en Australie. 

Du côté des dames, la grande Serena Williams a amorcé sa domination australienne en 2003, à 22 ans, remportant le premier de sept titres « in The Land Down Under ». 

Michael Chang, soulevant le trophée de Roland-Garros en 1989.

Roland-Garros 

À Paris, sur cette surface organique et vivante de terre battue, tout le monde se souvient de la conquête du jeune Michael Chang, 17 ans, en 1989, lui qui courait toutes les balles et qui assommait ses adversaires par sa régularité sans limites. Ce fut la révélation ! 

La bombe de 16 ans Monica Seles avait quant à elle surpris la planète tennis, elle qui a remporté les internationaux de Paris en 1990 et qui était considérée comme la première cogneuse de l’histoire de son sport. Elle avait renversé la fusée allemande Steffi Graf en deux manches. 

Parlant de Graf, elle a remporté ce Grand-Chelem pour la première fois en 1987, alors âgée de 18 ans. 

Deux joueuses qui n’étaient pas des têtes de série ont pu conquérir le trophée parisien. En effet, Iga Swiatek, 19 ans, a réussi cet exploit en 2020, tout comme Jelena Ostapenko en 2017, elle qui était âgée de 20 ans. Ostapenko l’avait emporté en trois manches aux dépens de la troisième tête de série de l’époque Simona Halep. 

Pour ce qui est de la plus grande dynastie qui ne sera sûrement jamais égalée et encore moins dépassée, c’est un jeune Rafael Nadal de 19 ans, en 2005, qui l'a amorcée, lui qui remportait le premier de 13 titres sur la terre battue de Roland-Garros. Ouf ! 

Andre Agassi, à Roland-Garros, en 1988.

Mention spéciale à Andre Agassi en 1988, lui qui était âgé de 18 ans. Nous faisions ainsi connaissance avec le mauvais garçon du tennis, vêtu de shorts jeans, avec les cheveux longs et une boucle d’oreille. Il avait eu tout un parcours, mais avait baisser pavillon face au Suédois et numéro trois au monde de l’époque, Mats Wilander. Un long combat de cinq manches.

Wimbledon 

Sur gazon, en 1985, Boris Becker, le grand rouquin de 17 ans, avait ébloui tout le monde au All-England Club, avec sa fougue et ses plongeons, remportant le titre, contre un certain Kevin Curren (8e tête de série). Il devenait ainsi le plus jeune joueur de simple de l’histoire à remporter le tournoi. 


Par la suite, du côté des dynasties, il y en a plusieurs. Les dames d’abord. Martina Navratilova, la redoutable gauchère de l’ancienne Tchécoslovaquie, remportait, en 1978, le premier de ses neuf titres sur le gazon anglais. Elle avait 22 ans. 

Chez les messieurs, Pete Sampras a commencé à dominer Wimbledon à partir de 1993, à 22 ans, lui qui remportait le premier de sept titres en sol londonien. Et bien sûr, le grand Suisse Roger Federer, alors âgé de 21 ans en 2003, remportait l’un de ses huit titres en carrière à Wimbledon, face à l’Australien Mark Philippoussis. 

Mention spéciale à notre Canadienne Eugénie Bouchard qui, à 20 ans en 2014, vivait une année de rêve, participant à la finale du célèbre tournoi. Elle avait malheureusement perdu face à la grande Petra Kvitova, en deux manches expéditives. 

Au cours de la même saison, Bouchard avait atteint les demi-finales de l’Open d’Australie et de Roland-Garros, perdant respectivement face à Li Na et Maria Sharapova. 

En 1999, Serena Williams (à gauche) remportait son premier US Open, contre Martina Hingis (à droite).

US Open 

Nous en sommes maintenant au dernier Grand Chelem de la saison de tennis, le US Open, de New York. Nous nous souvenons toutes et tous du triomphe de Bianca Andreescu, 19 ans, en 2019, face à la légende vivante et grande favorite de la foule, Serena Williams. 

Pete Sampras s’était révélé au grand public en 1990, 19 ans également, en remportant l’un de ses cinq titres états-uniens, contre un pauvre Andre Agassi qui ne savait plus où donner de la tête. 

En 1979, alors âgée de 16 ans, Tracy Austin devenait la plus jeune joueuse de simple à remporter le grand tournoi, aux dépens de Chris Evert, qui, elle, a remporté son premier de six titres new-yorkais en 1975, à 21 ans. 

Nous nous souvenons de la victoire dramatique de la Japonaise Naomi Osaka (21 ans) face à une Serena Williams en détresse, en 2018. Depuis ce temps, Osaka ne cesse d’éblouir autant par son jeu que par ses prises de positions politiques. 

En 2020, à chacun de ses matchs, Osaka portait un masque avec le nom d'une victime afro-américaine, dans la foulée du mouvement Black Lives Matter. 

Et Serena, elle qui a remporté son premier US Open à l’âge de 18 ans en 1999, et qui en remportera cinq autres par la suite, a également participé à moult finales du grand tournois. 

Le « Grand Chelem doré » 

Le « Grand Chelem doré » consiste à remporter, lors d’une année olympique, les quatre Grands Chelems du circuit, en plus de mettre la main sur la médaille d’or en simple. 

En 1988, l’Allemande de 19 ans Steffi Graf, une athlète hors pairs, remportait les quatre Grands Chelems de l’année, tout en montant sur la première marche du podium aux Jeux olympiques de Séoul. Elle signait ainsi l’unique « Grand Chelem doré » de l’histoire du tennis professionnel. 

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